Rallier Bordeaux à Toulouse en 1h05 dès 2030, telle est la promesse principale du vaste projet de ligne à grande vitesse (LGV) Grand Sud-Ouest, portée par l'État et les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Lancé dès 2005, le GPSO, prévoit de doubler le trafic ferroviaire dans un grand triangle Bordeaux-Toulouse-Bilbao (Espagne). Estimé à 14,3 milliards d'euros, le chantier doit être financé par l'État, l'Europe et les collectivités locales, son plan de financement est étudié ce 15 février par le Conseil d'État. Tracé, investissement, emprunte écologique, retour sur le plus grand projet ferroviaire français de la décennie.
Plus de 300 kilomètres de nouveaux rails sur cinq départements
Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest prévoit la création d'ici 2030 du prolongement de la LGV Paris-Bordeaux sur deux tronçons, Dax et Toulouse. Ce qui permettrait de raccourcir de 22 minutes le trajet Bordeaux-Dax et d'une heure le Bordeaux-Toulouse, permettant de relier Paris à Toulouse en 3h10.
Le projet se divise en deux phases. Il prévoit tout d'abord la création de lignes ferroviaires nouvelles entre Bordeaux-Toulouse et Bordeaux et l'Espagne, avec un tronc commun entre ces deux lignes.
Longue de 222 km, dont 55 km de tronc commun avec la ligne nouvelle Bordeaux-Espagne, la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse est conçue pour une vitesse commerciale de 320 km/h. Elle s'accompagne de la réalisation de gares nouvelles à Agen et Montauban. La ligne nouvelle Bordeaux-Dax, sera elle longue de 160 km. Il est prévu qu'elle soit ensuite prolongée jusqu'à Bilbao, elle sera alors moins rapide, mais permettra le transport de fret.
En outre, les réseaux ferroviaires de Bordeaux et de Toulouse vont être aménagés. Le début des travaux est estimé à 2024, ils devraient se terminer en 2030.
Un transport plus propre, mais qui grignote des espaces naturels
L'écologie est au cœur des arguments portés par l'État, principal porteur du projet. Étienne Guyot, préfet de Haute-Garonne désigné comme coordinateur du projet, a rappelé le double objectif de réduction du trafic aérien et du trafic routier qu'implique la LGV Sud-Ouest. Une avancée écologique puisque en terme d'émission de gaz à effet de serre, la LGV serait dix fois moins polluante qu'un trajet en voiture, et 32 fois moins que l'avion.
Un projet "démesuré" pour ses opposants
"Ce projet, c'est de la démesure" expliquait le 13 décembre dernier Nicolas Thierry, le président du groupe écologiste au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Les associations de protection de la nature parlent elles d'un projet nocif pour l'environnement. Selon elles, la construction des LGV artificialiserait un énorme espace, près de 5000 hectares, 1240 hectares de terres agricoles et 2865 hectares de forêt seraient ainsi en danger.
Une LGV, représente en effet une emprise de 70 à 100 mètres de large, explique le Collectif des associations de défense de l'environnement du Pays basque et du sud des Landes. Soit 7 à 10 hectares par kilomètre de voie, 40.000 m3 de remblais par km, dont 40 à 50% issus d’apports extérieurs.
Selon ses opposants, la LGV fragmenterait l'espace rural du Sud-Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne. Elle détruirait aussi de nombreuses zones humides et milieux naturels riches en biodiversité.
Source : France Bleu
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