Perturbations des vols ou encore bagages non expédiés ont gâché les départs de nombreux voyageurs ces derniers jours à Paris, Londres et ailleurs. Au point que la directrice générale d'Air France a dû présenter de "profondes et sincères excuses" à ses clients. Partout en cause, le manque de personnel – mais aussi des grèves – qui mettent à l'épreuve la capacité des compagnies à gérer l'afflux des voyageurs. La compagnie scandinave SAS pourrait in fine être victime de ces turbulences dans le ciel d'Europe.
Des excuses de la patronne d'Air France, un directeur qui démissionne chez easyJet, rien ne va plus dans les états-majors des compagnies aériennes. Le week-end des 2 et 3 juillet a été marqué par des grèves dans les aéroports parisiens et un nouveau préavis a été déposé pour le week-end prochain, celui des grands départs en vacances d'été.
Annulations en cascade
D'ores et déjà, des dizaines de vols ont été annulés et des milliers de bagages n'ont pas fait le voyage avec leurs propriétaires. Outre-manche, le début des vacances scolaires a été gâché par des annulations en cascade chez Ryanair et EasyJet à cause du manque de personnel. De ce fait, le directeur opérationnel de cette dernière compagnie à bas coût a déposé sa démission.
Pas de quoi refroidir le mouvement du personnel navigant chez Ryanair : en Espagne, destination de choix de la clientèle britannique, les équipes de la compagnie prévoient encore une dizaine de jours de grève. Ryanair, mais aussi les autres transporteurs paient les licenciements massifs opérés pendant la crise sanitaire du Covid-19.
Le cas SAS
De plus, le contexte de forte inflation incite la majeure partie des grévistes à demander une hausse des salaires. Le principal syndicat de pilotes de la compagnie scandinave SAS, qui lutte pour sa survie financière, est passé à l'action ce lundi 4 juillet. Les premières négociations avec la direction se sont soldées par un échec.
La compagnie aérienne s'est finalement résolue à déposer le bilan et s'est placée sous la protection du « chapitre 11 » de la loi américaine sur les faillites. Cela doit permettre à la compagnie - en graves difficultés financières depuis la crise sanitaire - de poursuivre ses activités le temps de trouver de nouveaux investisseurs.
La compagnie avait prévenu ses pilotes en mai 2022. Le plan prévoit des économies de 700 millions d'euros par an, à aller chercher dans les effectifs et la flotte en location. Se placer ainsi sous la protection de la loi américaine sur les faillites permet à SAS d'organiser dans de meilleures conditions cette restructuration, sans être exposée à ses créanciers tout en poursuivant son activité normalement.
Le gouvernement danois, premier actionnaire a annoncé être prêt à effacer des dettes et à monter au capital pour redresser le groupe. Mais le contexte ne joue pas en faveur de la compagnie scandinave, entre la hausse des coûts et un contexte social tendu. SAS assure, ce mardi 5 juillet, qu'elle possède assez de liquidités pour remplir ses obligations de court terme. Mais la grève de ses pilotes - si elle dure - pourrait faire sentir ses effets sur sa santé financière déjà fragile.
Source : RFI
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