Alors que le prix de l’eau devrait grimper en 2023 en raison de la hausse du prix de l’électricité et des matières premières, deux villes ont fait le choix judicieux de reprendre la main sur la gestion de cette ressource vitale. Depuis le 1er janvier, Bordeaux et Lyon gèrent à nouveau leur réseau d’eau sans faire appel à des sociétés sous-traitantes.
À Bordeaux et à Lyon, l’eau est désormais une affaire publique. Confier le réseau d’eau à une régie publique était un engagement de ces deux mairies écologistes. Depuis les années 1990, de nombreuses villes ont déjà passé ce cap : Grenoble, Rennes, Brest, Montpellier, Rouen ou Paris. Exit donc les multinationales comme Véolia à Lyon et Suez pour Bordeaux en charge jusqu’ici du traitement et de la distribution de l’eau aux foyers des deux métropoles.
"Le passage en régie permet d’affirmer un changement de paradigme dans la vision qu’on a de l’eau : elle n’est pas une ressource dont profite l’Homme, mais un bien commun vital pour l’humanité et l’ensemble du vivant", expliquait en 2020 Anne Grosperrin, la vice-présidente chargée de l’eau au Grand Lyon .
Redonner aux villes le pouvoir sur la question de l’eau est donc une façon de leur redonner le contrôle sur la question de la tarification, le choix de son usage ou des investissements à privilégier "plutôt que de distribuer des dividendes", souligne Reporterre.
Une façon de faire baisser la facture pour les usagers et usagères et de gagner en transparence. Opter pour une gestion publique permet par exemple d’adopter des systèmes de tarification évolutifs comme à Roquevaire où les premiers m3 sont facturés moins chers ou de mettre en place des tarifs sociaux en fonction des revenus du foyer. De quoi redonner à l’eau son statut de "bien public".
Pour Bordeaux, ce passage en régie est aussi une bonne façon de s’assurer une gestion durable de cette ressource plus précieuse que jamais et "d’agir sur les politiques territoriales métropolitaines en contribuant à l’adaptation au changement climatique, à la préservation de la ressource et de la biodiversité."
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