CHU de Bordeaux : l’ex-présidente de la Commission des produits de santé condamnée pour prise illégale d’intérêts

Publié le 5 octobre 2022 à 18:12

L’ex-présidente de la Commission des produits de santé du CHU de Bordeaux a été condamnée par le tribunal correctionnel de la ville à 100 000 € d’amende, dont 25 000 € ferme, pour prise illégale d’intérêts.

Entre 2015 et 2018, cette spécialiste en pharmacie avait entretenu des liens non déclarés avec le laboratoire MSD alors qu’elle occupait un poste clé dans le choix des médicaments du centre.

De nombreux liens d'intérêts

C’est l’Agence française anticorruption (Afa) qui avait conclu en 2018 à ce lien d’intérêt entre la professeure et l’industrie pharmaceutique. En cinq ans, la pharmacienne avait touché de MSD près de 37 000 € d’avantages, six conventions d’expertise et 3 200 € de rémunération. En parallèle, elle était également devenue, sans le déclarer au CHU, la vice-présidente d’une association de médecins dont le fonctionnement était financé par MSD.

Selon un rapport de l’Afa, un grand nombre de médecins ne demandent pas une autorisation d’activité accessoire et très peu seraient tenus à une déclaration d’intérêts. De son côté, le CHU de Bordeaux a indiqué avoir "considérablement renforcé" sa politique de prévention des conflits d’intérêts depuis 2018.

La question des conflits d'intérêts non déclarés entre le personnel médical et l'industrie pharmaceutique, anime régulièrement le débat public. Le sujet, qui a rarement débouché sur des condamnations en justice, a été particulièrement prégnant tout au long de la crise du Covid-19, particulièrement du fait que les médecins invités sur les plateaux de télévision, dont les conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique leur étaient continuellement reprochés sur les réseaux sociaux, ne déclaraient pas ces liens avant de s'exprimer à l'antenne.

Source : France Soir

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