Tout commence en 2010. Alors que les États-Unis, le Japon, l’Australie et la Corée du Sud sont en lices pour accueillir le mondial 2022, c’est finalement le Qatar qui est retenu, avec de nombreux soupçons de corruption. Un gros pari pour ce petit État du golfe Persique, gros producteur de pétrole et de gaz. En effet, à cette époque, le Qatar ne possède aucune infrastructure sportive capable d’accueillir un tel événement qu’est un mondial de football. Les délais sont courts, et comme à son habitude, l’Émirat voit les choses en grand.
Au détriment de tous les droits humains, le Qatar fait venir des milliers de travailleurs de plusieurs pays en voie de développement. Selon le journal The Guardian, 6500 de ces travailleurs sont décédés sur les chantiers, la faute à des conditions de travail inhumaines, dignes des heures les plus sombres de l’esclavagisme. Un chiffre peut-être largement sous-estimé puisque seuls cinq pays, l’Inde, le Bangladesh, le Népal, le Pakistan et le Sri Lanka, tiennent un registre de leurs ressortissants à l’étranger.
D’après certains témoignages de travailleurs sur place, les ouvriers travaillent 7 jours/ 7, 12 heures par jour (84 heures par semaine alors que la loi qatarie limite à 60h par semaine) et le plus souvent en plein soleil, le tout sans eau potable. À noter que toute demande de repos peut se solder d’une retenue arbitraire sur le salaire ou d’un renvoi pur et simple dans le pays d’origine du demandeur, si ce dernier a la chance de se voir restituer son passeport, confisqué d’office par les sociétés qui les embauchent à leur arrivée sur le sol du Qatar.
Il est également important de préciser que selon l’origine de la personne, les salaires, ainsi que les traitements, sont différents. Par exemple, un travailleur venant d’Afrique subsaharienne, sera davantage maltraité et moins payé.
Pendant que l’on demande à toute la population de faire des efforts sur ses consommations d’électricité, d’essence, de surveiller son empreinte carbone, etc..., le Qatar peut tranquillement construire des stades gigantesques à l’impact environnemental désastreux. En effet, pour la première fois, la Coupe du monde va se dérouler en plein hiver. La raison ? Un climat désertique rendant impossible toute activité sportive en été (chaleur à 50 degrés). L’hiver est plus clément avec un thermomètre affichant les 25 degrés en moyenne. Pour rendre le tout encore plus respirable et supportable, le Qatar a fait le choix de construire des stades ouverts climatisés. Au-delà du fait qu’il ne faut pas avoir un diplôme d’ingénieur pour comprendre l’aberration du projet, de telles infrastructures sont un réel danger pour l’environnement.
Peu nombreuses sont les personnes capables de citer le onze titulaire de l’équipe nationale du Qatar, et ce, à juste titre. L’Émirat n’est pas une terre de sport et encore moins un antre du football. Son championnat n’attire que certaines ex-stars en fin de carrière, attirée par l’aspect financier uniquement. Ce n’est pas un secret, le football est aujourd’hui devenu un véritable business. L’accent est mis sur les VIP, sur l’argent et le clinquant. Avec des billets compris entre 60 et 200 euros par match (hors finale), plus le prix du voyage à plusieurs milliers d’euros, cette Coupe du monde est une insulte même aux vrais fans du football, sport destiné historiquement à une classe plutôt populaire. Il ne fait malheureusement nul doute que les supporters du monde entier répondront à cet appel, faisant le beurre de la FIFA, qui semble peu préoccupée par toutes les problématiques mentionnées ci-dessus.
Que la FIFA soit corrompue n’est un secret pour personne. Ce qui est plus grave finalement, c’est que la grosse majorité du football et des classes politiques restent silencieuses face à cela. Le seul véritable fait marquant et le boycott annoncé de Philipp Lahm ancien capitaine de l’Allemagne qui a annoncé refuser de se rendre à Doha avec la délégation allemande. Dans le reste du milieu, silence radio. On taira les milliers de morts, les droits de l’Homme bafoués et les impacts environnementaux désastreux.
Source : Les Informés d'Alsace
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