Attentat de Nice : le procureur Molins sera entendu sur les prélèvements d'organes effectués sur certaines victimes

Publié le 4 septembre 2022 à 10:38

Plusieurs victimes, dont des enfants, avaient été dépouillées de leurs organes lors de l'autopsie, sans que les familles en aient été averties.

Au cours du procès de l'attentat de Nice, qui s'ouvre ce lundi, l'association Promenade des Anges a appelé à témoigner le procureur François Molins, pour obtenir des réponses sur les prélèvements d'organes effectués sur certaines victimes, a-t-elle expliqué samedi.

"Nous n'avons jamais obtenu d'explications justifiant la nécessité de ces prélèvements massifs, et donc nous avons fait citer le procureur Molins, qui viendra déposer devant la cour d'assises et duquel nous attendons des réponses pour comprendre ce qui s'est passé", a indiqué ce samedi à Nice, lors d'une conférence de presse, Me Virginie Le Roy, un des conseils de cette association de victimes de l'attentat du 14 juillet 2016.

Totalement disproportionné

À l’époque ce magistrat, aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation, était, en tant que procureur de la République de Paris, en charge des affaires de terrorisme au niveau national. "Il y a plusieurs victimes, dont des enfants, dont on s'est aperçu a posteriori, et après leur inhumation, sans que les familles aient été averties, qu'elles avaient été dépouillées de leurs organes, que lors de l'autopsie des prélèvements avaient été effectués", a rappelé l'avocate.

Selon elle, ces prélèvements "n'étaient pas justifiés" et "sont intervenus de manière totalement disproportionnée" puisque parfois "la totalité des organes ont été prélevés". Selon Stéphane Erbs, coprésident de l'association Promenade des Anges, qui a perdu son épouse dans l'attentat, une quinzaine de victimes seraient concernées par ces prélèvements d'organes.

Selon cette avocate, la seule explication qui avait alors été donnée aux parents des victimes concernées l'avait été par le parquet de Nice. Celui-ci avait indiqué, selon elle, que ces prélèvements étaient intervenus pour se prémunir d'une éventuelle action en justice sur les modalités de la prise en charge hospitalière, un argument qu'elle juge incongru. "C'est incongru car les réquisitions qui ont ordonné les autopsies ont été prises dans le cadre d'un attentat terroriste, et ces réquisitions n'avaient qu'un seul but, déterminer les causes de la mort", a-t-elle argumenté, ajoutant que, d'après elle, ces réquisitions précisaient clairement de n'effectuer de prélèvement des viscères que si nécessaire.

"Cette explication n'a aucun sens, ou alors tout un chacun qui sort de l'hôpital se voit dépouiller de quelques attributs pour nourrir les dossiers juridiques des établissements hospitaliers", a encore remarqué Me Le Roy.

Le 14 juillet 2016, un terroriste au volant d'un camion avait causé la mort de 86 personnes sur la Promenade des Anglais, à Nice, lors de la soirée du feu d'artifice, avant d'être abattu par les policiers. Six ans après les faits, huit accusés sont jugés à partir de ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour ce procès terroriste prévu pour durer jusqu'à la mi-décembre.

Source : Le Figaro

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