"Don’t Pay UK" : des Britanniques appellent à ne plus payer leurs factures d’énergie

La facture d'énergie grimpe partout en Europe. Face à ces hausses des prix, des Britanniques ont décidé d’agir. La campagne "Don’t Pay UK", lancée anonymement mi-juin, incite les 28 millions de consommateurs du Royaume-Uni à cesser de payer leurs factures d’électricité le 1^er d’octobre 2022. Soit en ignorant tout bonnement leurs factures ou en annulant leurs prélèvements automatiques.

Le but : faire pression sur les fournisseurs d’énergie pour qu’ils abaissent les prix à un niveau abordable​. Nous voulons les amener à la table des négociations et les obliger à mettre fin à cette crise​, est-il écrit sur le site Don't Pay. Une stratégie déjà employée à la fin des années 80 pour protester contre l’instauration par Margaret Thatcher de la Poll tax – un impôt locatif forfaitaire par tête – que 17 millions de personnes avaient alors refusé de payer.

Environ 97 000 personnes se sont déjà engagées, deux mois après le lancement de la campagne, à suivre ce mouvement, un chiffre en constante augmentation mais qui est encore loin du million qu’espèrent les initiateurs pour se faire entendre. Un million, cela peut paraître beaucoup, mais des millions d’autres personnes se demandent déjà si elles seront en mesure de payer l’hiver prochain et de s’offrir les autres choses dont elles ont besoin pour survivre, elles et leurs familles, s’indignent-ils sur le site.

Une facture multipliée par trois en un an

Pourquoi le 1^er octobre ? Parce qu’à partir de cette date, le plafond des prix de l’énergie – le montant maximum que les fournisseurs peuvent facturer en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles – augmentera, engendrant des notes encore plus salées. La facture type annuelle devrait atteindre 3 358 livres en octobre (3 970 €), et 4 200 livres (4 965 €) à partir de janvier selon le cabinet de conseil Cornwall Insight, cité par The Gardian. En octobre 2021, elle était en moyenne de 1 400 livres (1 655 €) ! Pour de nombreux Britanniques, le choix sera radical cet hiver : se nourrir ou se chauffer.

Source : Ouest France