Une nouvelle étude parue ce mois-ci révèle que les confinements appliqués lors de la crise du Covid-19 ont contribué à un pic massif de décès, avec une augmentation de 26 % du taux de mortalité des adultes en âge de travailler (18 - 64 ans).
Une mortalité excédentaire de 170 000 décès non liés au Covid
Cette étude, menée par l’institut de recherche National Bureau of Economic Research (NBER), considéré comme le plus important organisme de recherche économique des États-Unis, constate une mortalité excédentaire de plus de 170 000 décès non liés au Covid, aux États-Unis, en 2020 et 2021. Un chiffre qui, selon les chercheurs, serait en vérité plus proche des 200 000 morts, puisque 70 000 personnes décédées potentiellement avec le virus, et non à cause de celui-ci, n’ont pas été prises en compte dans les calculs.
Les chercheurs écrivent : "En compilant nos estimations pour l’ensemble des causes de décès et l’ensemble des groupes d'âge, nous estimons à 171 000 le nombre de personnes décédées qui n’étaient pas liés au covid jusqu'à la fin de l’année 2021, et à 72 000 le nombre de personnes décédées avec le virus, sans possibilité d’affirmer qu’il fut la cause de la mort. The Economist a rassemblé des données de mortalité de différents pays dans le monde et obtient une estimation similaire pour les États-Unis (Global Change Data Lab 2022)."
Ils ajoutent : "Alors que les décès par Covid affectent très majoritairement les personnes âgées, le nombre absolu de décès non liés au Covid est similaire pour chaque groupe d'âge (18-44, 45-64 et plus de 65 ans), avec aucune mortalité excédentaire chez les enfants. La mortalité toutes causes de décès confondues pendant la pandémie a augmenté de 26 % pour les adultes en âge de travailler (18-64 ans), contre 18 % pour les personnes âgées."
Les restrictions sanitaires responsables de cette mortalité excédentaire
Les chercheurs du NBER soulignent que "pour l'Union européenne dans son ensemble, la mortalité excédentaire estimée est proche de 64 décès non liés au covid pour 100 000 habitants". Des chiffres qui contrastent avec ceux de la Suède : "En revanche, l'estimation pour la Suède est établie à -33 [décès par habitant], ce qui signifie que les causes de décès non liées au Covid étaient faibles pendant la pandémie."
Les chercheurs attribuent ce contraste à l’étiquetage des décès Covid, d’une part, et aux différences en matière de politiques sanitaires mises en œuvres dans l’UE et en Suède, d’autre part : "Nous soupçonnons que certaines des différences à l’international sont dues à la norme utilisée pour désigner le covid comme cause du décès. Par ailleurs, le résultat de la Suède est peut-être aussi lié à la minimisation de la perturbation des modes de vie normaux de ses citoyens", expliquent-ils. En d'autres termes, en n’appliquant pas de confinements, la Suède n'a pas connu d'augmentation des taux de mortalité non liés au Covid.
Faisant état de cette nouvelle étude, un article paru dans le New York Times a noté que "le pourcentage d’augmentation du taux de décès toutes causes confondues chez les jeunes adultes est plus élevé que celui du taux de décès toutes causes confondues chez les personnes âgées".
Par ailleurs, les chiffres publiés par l'Organisation mondiale de la santé le mois dernier montrent que la Suède a enregistré moins de décès par Covid par habitant qu'une grande partie de l'Europe, malgré son refus d’imposer des confinements stricts et le port obligatoire du masque, comme de nombreux autres pays voisins : "En 2020 et 2021, le pays avait un taux de mortalité excédentaire moyen de 56 pour 100 000 – contre 109 au Royaume-Uni, 111 en Espagne, 116 en Allemagne et 133 en Italie", rapporte le Telegraph.
Par ailleurs, une étude conduite par l'université Johns Hopkins, publiée en février, a conclu que les mesures de confinement ont été plus néfastes que bénéfiques pour la société. Sa conclusion est sans appel : peu, voire pas d’effets sur la mortalité liée au Covid-19, mais un coût économique et social désastreux.
Source : France Soir
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